Comment trouver son voyage humanitaire et éviter les arnaques

Entre les bonnes intentions qui peuvent animer le potentiel voyageur humanitaire et la réalité du terrain, il peut y avoir beaucoup de marge. D’où un parcours passionnant, mais qui peut être semé d’embûches

Le voyage humanitaire est une expérience particulière, dans le sens où elle offre à la fois l’occasion de servir des personnes dans le besoin ou contribuer à diminuer leur souffrance, tout en permettant au voyageur de transformer sa vision du monde et d’évoluer intérieurement. L’enjeu est donc tel qu’il ne s’agit pas de rater son voyage, surtout si c’est le premier.

Motivation personnelle et choix de la cause.

Cet aspect est souvent négligé par beaucoup de ceux qui s’engagent dans un travail humanitaire, et peut causer quelques déceptions, parfois. En effet, quelquefois, l’intention d’aider cache une forme d’égoïsme ou une recherche de reconnaissance. De même que certains préjugés que l’on peut avoir à l’égard d’un groupe de gens peuvent fausser les rapports qu’on veut développer avec eux.

C’est pourquoi il faut clarifier ses intentions dès le départ, être prêt à faire preuve de tolérance et d’empathie, à valoriser la vie humaine et maintenir sa dignité, sans mettre l’accent sur ce qu’on peut obtenir en retour. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’on peut commencer à orienter ses recherches



vers une cause humanitaire qui nous parle, qui nous passionne. Une cause où l’on peut objectivement et sincèrement être utile, selon ses capacités et ses compétences professionnelles de préférence.

Voyage indépendant ou organisé ?

Un autre écueil à prendre en considération est le type de voyage qui correspond le mieux à notre projet humanitaire. Deux options se présentent :

  • partir en indépendant (seul ou en groupe)
  • ou bien dans le cadre d’un organisme dédié à la cause choisie.

Dans le premier cas, on commence par se présenter dans le pays voulu, puis on essaie de trouver sur place une organisation avec laquelle travailler. Dans le second, on s’inscrit avant le départ dans un programme qui prend en charge tous les aspects organisationnels. Chacune des options a ses avantages et ses inconvénients, cependant la seconde est certainement celle qui convient le mieux pour un premier voyage de ce type.

Choix et contact de l’organisme.

Une fois qu’on a identifié la cause pour laquelle on aimerait travailler, il va falloir rechercher les organisations qui soutiennent cette cause. L’idéal serait de s’adresser directement à une organisation reconnue et établie depuis longtemps, si elle correspond à cette cause. À défaut, on pourrait prendre conseil chez des personnes qui ont déjà effectué des voyages humanitaires en rapport avec ce qui est recherché.

Mais dans la plupart des cas, on fera difficilement l’impasse sur une recherche en ligne. Et c’est là qu’il faut faire très attention, car il est facile de se perdre dans cette jungle. Parmi les milliers de sites web qu’on risque de croiser, des centaines renvoient soit à des organisations qui n’existent plus, soit qui n’ont jamais existé ou encore qui ne font pas correctement leur travail. Là aussi, le meilleur garant de la crédibilité d’une organisation est d’obtenir une recommandation solide à son sujet auprès de quelqu’un de confiance.


Photo par Julien Harneis (Creative Commons)

Cela n’empêche pas de tester la crédibilité des organisations sélectionnées, ou l’adéquation de leurs , en leur soumettant par téléphone ou via mail, des questions du genre :

  • Depuis combien d’années votre organisation est-elle présente sur le terrain?
  • Comment l’organisation travaille-t-elle avec la communauté ? Est-ce que celle-ci a été consultée ?
  • Comment les gens peuvent-ils me contacter pendant que je suis à l’étranger ?
  • Est-ce qu’il y a un coût d’inscription?
  • Combien de ces frais vont réellement au projet et à la communauté ?
  • Où et comment puis-je effectuer mes paiements?
  • Pouvez-vous me fournir des contacts par e-mail pour d’anciens participants?
  • Qui va m’aider en cas d’urgence?
  • L’assurance médicale et de secours est-elle fournie?
  • Les repas sont-ils inclus? Combien de repas sont fournis?
  • Est-ce que mon logement est inclus? Où vais-je vivre?
  • Mes vols sont-ils inclus dans les frais du programme?
  • Quelles dépenses dois-je payer dans le pays d’accueil?
  • Comment m’assurez-vous que l’emplacement que vous choisissez pour moi est approprié?
  • Quelle est la nature exacte du travail bénévole qu’on attend de moi ?
  • Quel type de formation est fourni pour m’aider à préparer mon stage?
  • Quel soutien est fourni avant le départ?
  • Que se passe-t-il si je veux quitter mon stage?
  • Qui est le personnel dans le pays d’accueil ?
  • Y aura-t-il du personnel occidental travaillant avec mon groupe?

Planification du voyage.

Il est évident qu’un projet pareil doit être soigneusement préparé, et toutes les précautions nécessaires doivent être prises avant le départ.

  • Il y a d’abord, et bien sûr, l’aspect financier qui doit être étudié minutieusement afin d’être à l’abri de toutes mauvaises surprises (frais du programme, transport, dépenses quotidiennes, carte de paiement ou cash…). De plus en plus de voyageurs humanitaires, ne disposant pas d’un capital suffisant, font l’effort de lever des fonds auprès de leur famille et amis, ou même sur les réseaux sociaux. Il existe d’ailleurs quelques sites internet qui permettent la collecte de tels fonds destinés à l’humanitaire.
  • Ensuite, il est impératif de faire un petit contrôle médical afin de s’assurer que l’état de santé permet un tel séjour dans la région de destination, et en profiter pour avoir le maximum de conseils (vaccins, médicaments utiles…). En principe le coordonnateur du programme devrait fournir tous les renseignements nécessaires à cette préparation.
  • Une fois les formalités administratives réglées et les bagages emballés, il ne reste plus qu’à respirer un bon coup avant d’embarquer…

Consultez :
Mission humanitaire gratuite
Mission humanitaire rémunérée

Photo par gérard bontoux (Creative Commons)