Tourisme humanitaire

Le tourisme humanitaire ou volontourisme apparaît depuis quelques années comme une forme d’écotourisme offrant à ses pratiquants, outre leur découverte de nouvelles cultures, la possibilité de donner un coup de main à des communautés en difficulté et participer aux efforts de développement local en tant que volontaires. Si l’idée part d’une bonne intention, elle a très vite été exploitée par des agences à but lucratif dont le souci commercial prend le pas sur les motivations humanitaires.

Expérience de tourisme humanitairePhoto Creative Commons Julien Harneis

En effet, un grand nombre d’agences touristiques ou d’organisations se disant humanitaires ont trouvé là un filon intéressant, surfant à la fois sur le tourisme de masse que



permet la technologie moderne et la prise de conscience de la misère où vivent les populations des pays de destination. En promettent donc à ces touristes bénévoles qu’ils seront en mesure de faire des miracles dans ces pays désespérés, ces organisations et agences omettent de dire qu’elles ne se gênent pas, au passage, de faire du profit sur les frais de déplacement et l’inconfort garanti au bout du voyage. Ceci leur permet donc d’augmenter indument leur chiffre d’affaires, car, en réalité, seule une petite fraction de l’argent finit entre les mains qui en ont vraiment besoin.

Le tourisme humanitaire peut être une façon péjorative pour les acteurs de la filière d’appeler un voyage fait par des volontaires dont le but n’est pas d’aider véritablement les personnes, mais de partir à l’étranger pour pouvoir dire qu’ils sont allés aider ou de pouvoir voyager gratuitement aux frais d’une association.


Photo par Africa Progress Panel (Creative Commons)

Par ailleurs, la plupart des jeunes volontaires à ce genre de tourisme ne participent à aucune formation de préparation. Ils partent pour une expérience de rêve exotique sans aucune connaissance préalable du pays de destination, ni aucune information sur le choc culturel qu’ils vont affronter. Parfois, ils ne savent même pas le nom de l’organisation qu’ils vont rejoindre. Ils sont loin d’être conscients du fait que l’association hôte ne bénéficiera que d’une très petite partie des frais qu’ils paient. En fait, c’est à peine si l’association les héberge, bien loin des rêves qu’ils ont achetés à une agence de voyage, au téléphone ou sur Internet. Et dans de nombreux cas, ils se retrouveront avec un goût amer et réaliseront en rentrant qu’ils ont payé un lourd tribut pour vivre dans des conditions terribles, dans des régions éloignées, tout en faisant des emplois tout à fait inutiles ou, encore pire, en volant du travail aux citoyens locaux.

Le tourisme humanitaire se transforme ainsi en une espèce d’arnaque pour « voyeurs » dans un grand « parc d’attractions » où vivent des pauvres. C’est pourquoi, il est recommandé de faire attention à séparer ces deux notions, tourisme et humanitaire, et trancher pour l’une ou pour l’autre selon la motivation : soit choisir une bonne agence de voyages pour faire du tourisme stricto sensu, soit opter pour une ONG fiable et reconnue pour offrir des services de volontaire ou de bénévole.